Histoire de la MAISON de NOEUFEGLISE voire NEUVÉGLISE en Artois et Picardie, nouvelle édition
Cette nouvelle édition de l’histoire de la famille Neuvéglise est due à la fructueuse collaboration entre deux auteurs descendant de la souche de Canlers, Michel Champagne par les Ducatel, et Philippe Neuvéglise par la branche picarde. Elle a été rectifiée et considérablement augmentée avec une étude systématique de descendance agnatique réalisée jusqu’aux premières années du vingtième siècle.
L’origine des Noeufeglise ou Neuvéglise du Haut-Pays est difficile à établir car la présence du patronyme est attestée dès les premiers temps de la féodalité en Flandre et dans le Nord de l’Artois ; les premiers membres tirent leur nom du village éponyme situé en châtellenie de Bailleul ; ils sont bien implantés dans le pays de Lalloeu dès le 14e siècle. Dans la seconde moitié du 16e siècle Louis de Noeufeglise s’allie à la famille du seigneur de Willeman et devient receveur de la seigneurie de Monchy-Cayeux.
L’essentiel de notre étude est consacré aux souches de Canlers et de Verchin connues respectivement dès les 15 et 16e siècles. Les Neuféglise de Canlers constituent d’emblée une des familles notables du village, possédant plusieurs petits fiefs, exerçant les plus hautes responsabilités au sein de la communauté comme marguillier ou encore bailli seigneurial ; ses membres se font inhumer dans l’église. Dans leur descendance figurent les baillis de la seigneurie des religieuses d’Étrun à Fruges, les baillis de l’abbaye d’Auchy à Verchin, la branche seigneuriale de Rougy et Grugilliers à Lisbourg, des marchands installés à Valenciennes, Paris et Reims. Ils s’allient avec les familles les plus en vue de Fruges, les Dautremer ; les Ducatel, riches marchands ; les Courtois, Guilluy et Alexandre, notaires de Fruges ; les Laisné ; les Lejeune; les Delehelle, de Saint-Pol ; les Coulogne du Quesnoy-en-Artois ; on rencontre plusieurs prêtres qui exercent leur ministère à Lozinghem, Rollancourt, Sus-Saint-Léger, et un personnage hors du commun Marc de Noeuféglise, seigneur de Rougy, qui est condamné à cinq années de galères peu avant 1679 ; s’étant évadé de prison il prend la qualité de garde du corps de son altesse d’Elbeuf pour éviter d’être repris.
Après plusieurs rebondissements, quelques actes de malveillance auprès de la population de Lisbourg et de nouveaux procès, le roi le condamne à dix ans de service à accomplir en son armée dans la compagnie du chevalier de Guénégand en mai 1684. Un siècle plus tard, Marie-Louise Coutelet, veuve de Marie-François-Alexandre Neuvéglise, marchand de vin, est une victime de la terreur; alors qu’elle est directrice de la filature de chanvre des Jacobins, elle est soupçonnée d’entretenir des liens avec les émigrés, d’être hostile à la révolution ce qui lui vaut d’être guillotinée en avril 1794 à Paris. Une branche de la famille s’installe en Picardie à la fin du 17e siècle avec Anthoine Neuvéglise qui devient maître de poste à Bernay-en-Ponthieu, relais essentiel dans la liaison entre Boulogne et Abbeville. Il sera à l’origine de presque tous les Neuvéglise picards rencontrés dans les textes des 18e et 19e siècles.
Une mention particulière doit être faite au sujet d’Honorine-Scholastique Lejeune fille de Scholastique-Victoire Neuvéglise; elle connaîtra un destin hors du commun. Engagée comme domestique d’un homme d’affaires richissime, Marc-Antoine-Grégoire Michel, connu sous le nom de « Michel jeune », elle en devient bientôt la maîtresse et lui donne un fils naturel; c’est ce dernier qui hérite de l’immense fortune de son père en 1852; quant à Honorine-Scholastique qui demeure à Paris au château de Tourelles, elle se marie en 1862 avec le duc de Losada.
Les Neuvéglise de Verchin offrent un profil assez comparable. Sous l’ancien régime ils sont inhumés dans l’église ; ils fournissent des lieutenants et baillis seigneuriaux, des curés aux paroisses de Gennes-Ivergny, Parenty, Bailleul-lès-Pernes, des maires aux communes de Boubers et Valhuon, et des hommes de loi ; parmi leurs alliances on relève les Le Teneur, sieurs du Biez à Lisbourg ; Mordas, famille de chirurgiens, et dans leur descendance les Bléry ; Delobel, famille de brasseurs ; Desgrousilliers, d’Ambricourt ; Baudry, de Lisbourg ; Cappe de Baillon ; Martin, de Croix-en-Ternois ; Souillart, de Verchin ; de Wandonne, famille des châtelains de Verchin ; Lanne (de la famille d’Emmanuel Lanne de Beaurietz, adjoint du ministre de l’Intérieur en mai 1794), Labre (de la famille de Saint Benoît Labre), et Merlin au 20e siècle (famille de journalistes). Parmi les personnalités marquantes de la famille, distinguons Antoine-François Noeuvéglise, plusieurs fois maire de Boubers-lès-Hesmond entre 1790 et 1822 qui s’illustre par sa conduite héroïque pendant la révolution, une artiste-peintre Marie-Aimée Noeuvéglise décédée à Paris en 1883 dans sa 24e année, un capitaine de gendarmerie Antoine-Joseph Noeuvéglise qui fut fait chevalier de la légion d’honneur en raison de sa conduite exemplaire en Corse au début du 20e siècle.
Une table des illustrations et un index des principaux patronymes clôturent l’ouvrage qui compte 138 pages. Il présente un dos carré collé, et comprend de nombreuses illustrations dont plusieurs en couleur.
Publié sous la référence AM 516