Le Mont Pévèle (107 mètres d’altitude) domine la plaine au Sud de la métropole lilloise; cette colline forme une sorte de bastion, de butte témoin; c’est même le point culminant de la région, le lieu le plus élevé entre les Ardennes et les Monts de Flandre. Cette butte tertiaire a été protégée de l’érosion par une couverture nummulitique au-dessus des sables qu’on appelle aussi « Grès de Pève ». Ce grès a longtemps servi de matériau pour la construction et le pavement; d’ailleurs sa carrière principale était située sur le flanc Sud du Mont à l’endroit appelé le Pas-Roland. La butte offre un panorama étendu sur toutes les plaines du Nord; la vue porte à plus de 20 kilomètres à la ronde par beau temps; il faut monter depuis l’église jusqu’au réservoir pour en jouir pleinement. Vers le nord s’étend la nébuleuse urbaine que constitue la grande métropole lilloise; à l’est et au sud, la cuvette verdoyante du pays de Pévèle; en contrebas vers le sud et l’ouest le bassin minier hérissé de puits et de terrils.
Le mont fut très tôt l’objet d’un peuplement humain; des silex néolithiques et paléolithiques ont été signalés autrefois; plus récemment de nouvelles prospections archéologiques effectuées par Marc Debersée ont permis la mise à jour de quelques pièces à patine blanc porcelaine attribuables au paléolithique et de nombreux silex néolithiques: pointes de flèches, haches polies et taillées, tranchets, de très nombreux grattoirs, nucléi, perçoirs et une importante série de lames. Les Celtes et les Gaulois ont pu, ici, célébrer le soleil et notamment le passage du solstice d’été par de grands feux rituels.
Le nom de Mons-en-Pévèle est passé dans l’histoire nationale depuis l’illustre bataille qui opposa le 18 août 1304 le roi Philippe-le-Bel au comte de Flandre Guy de Dampierre. L’armée française vint camper à Mons-en-Pévèle en août 1708 et y resta huit jours. Les Flamands ayant perdu leur chef le plus vénéré, Guillaume de Juliers, s’enfuirent, ce qui laissa l’avantage au roi; dans la foulée de la victoire, les villes de Douai et Lille furent reconquises par le pouvoir royal.
Terre de légendes et de traditions, les plus vivaces ayant trait au Pas-Roland et à la Fontaine-Saint-Jean, le Mont fut très tôt un lieu de culte; en 1021 le pape Benoît VIII confirme par une bulle toutes les propriétés de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras, et parmi elles le domaine de Mons-en-Pévèle. Il renferme en son centre une cense abbatiale probablement construite sur les fondations d’une puissante « villa » gallo-romaine, considérable exploitation agricole employant une main-d’oeuvre importante, à l’origine du village. L’église est édifiée sur une terrasse surplombant en partie la pente du mont, entourée de ce qui fut le domaine abbatial primitif dont la cense reste de cet enclos, le vestige le plus prégnant.
La mémoire d’un village, c’est l’histoire des hommes ayant marqué le sol de leur empreinte. Il est évident que nous n’avons pu retracer ici la destinée de l’intégralité des personnes ayant vécu à Mons-en-Pévèle; nous avons mis l’accent sur la généalogie des familles les plus anciennement implantées ou les plus notables par le rôle qu’elles ont pu jouer au cours des siècles. Chaque généalogie part de l’ancêtre le plus ancien connu et présente tous les descendants portant le même patronyme et ayant vécu dans notre village jusque dans la première moitié du XXe siècle, en indiquant pour chacun toutes les informations disponibles.
Les alliances matrimoniales des différents membres de ces familles mais aussi l’installation de beaucoup d’entre eux dans les villages voisins font que cet ouvrage ne concerne pas seulement le village pévélois mais aussi une grande partie des communes du pays de Pévèle.
Dictionnaire historique et généalogique
504 pages
Publié sous la référence AM 493