Chaque lignée étudiée constitue une chaîne dont les maillons sont d’inégal éclat. Certains personnages attirent plus particulièrement l’attention par leur destin peu ordinaire. François-Joseph LANNE, avocat à Saint-Pol, dont les ancêtres étaient laboureurs à Wandonne, appartenait à une famille estimée ; il possédait à Épenchain un petit fief de quelques verges de terres « le Beauriez » dont il prit fièrement le nom ; lors des événements révolutionnaires, il adopta avec modération le principe du nouvel ordre des choses, et après avoir rempli diverses fonctions municipales notamment celle de procureur syndic au district où il avait son domicile, il se rendit à Paris ; l’administrateur du district, Charles-Marie Ricmaisnil, de Frévent, n’était autre que son cousin germain, et le président Bernard-Joseph Herman, son oncle. Après le 31 mai 1793 il fut adjoint au ministère de l’intérieur ; il remplit les mêmes fonctions à la commission de police civile des tribunaux qui succéda au ministère de la justice. Il fut arrêté après la journée du 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794). Accusé d’être un des complices de Robespierre et traduit au tribunal révolutionnaire en même temps que Fouquier-Tinville, il fut condamné à mort à la suite d’une déposition calomnieuse de Grandpré-Thiriet, chef d’un des bureaux, qui se vengeait d’avoir vu son traitement diminué de mille francs et ses heures de service augmentées. Il fut guillotiné en place de Grève le 6 mai 1795.
Une autre figure se distingue dans les domaines de l’histoire religieuse et de l’histoire locale, celle du Père dominicain Michel LEQUIEN, né à Boulogne en 1661, dont la vie est celle d’un savant. Ses nombreux ouvrages sont des titres de gloire qui lui tiennent lieu de toute autre célébrité. Parmi toutes ses oeuvres citons une dissertation sur le Port Itius, recueillie dans les mémoires de littérature et d’histoire du père Desmolets ; une histoire abrégée de la ville de Boulogne et de ses comtes ; un traité sur l’état de l’église d’Orient, oriens christianus, imitation de la Gallia christiana, en 3 volumes in-f°, parus sept ans après sa mort, en 1740.
Philippe DOUYNET, sieur de Saint-Laurent, époux en 1628 de Cécile Tallement, secrétaire du gouverneur de la ville de Calais Jacques d’Étampes, marquis de Valençay, suivit son maître dans tous ses déplacements ; il rédigea de sa main toute la correspondance que le marquis entretenait avec le sieur de La Ville-aux-Clercs, conseiller du Roi et secrétaire d’État du roi Louis XIII ; on peut y lire d’intéressants renseignements sur les travaux nécessaires aux écluses du Pont de Nieulay, sur les huguenots qui transitent par Calais, sur les combats du temps et sur les renforts militaires à apporter à la ville de Calais. Quand le marquis de Valençay fut disgracié en 1632 mêlé à tous les complots contre le cardinal de Richelieu, le sieur Douynet resta à Calais ; on le retrouve en 1640 lieutenant d’une compagnie au service de Monsieur de Charost, le nouveau gouverneur ; en 1646 et 1656 il réside à Châtel-en-Cambrésis ; il est ensuite bailli du marquisat de Fiennes et disparaît avant 1667.
Toutes les notices ont été réalisées à partir de sources authentiques qui sont citées systématiquement; c’est d’ailleurs un des principaux mérites et l’essentielle raison d’être d’un travail de ce genre. Les familles concernées sont les BREBION (à Rimboval au 15e siècle) ; les DE BARBÉE (Boulonnais) ; les ÉVRARD (Tingry) ; les FINDINIER (compléments) ; les FLAMENT (Wandonne) avec l’alliance OUDART ; les GRESSIER (Coupelle-Vieille) ; les LANNE (Wandonne et Saint-Pol) avec les alliances BARENTIN, MECQUINION, THELLIER et BORNAY ; Les LEQUIEN DE ROMPRÉ (Ergny) ; les LEQUIEN (Wicquinghem, 17e siècle) ; les LUCQ (Wandonne) ; les MICHEL (Coupelle-Vieille) ; les PEUVION (addenda) ; les TALLEMENT (addenda-corrigenda) avec l’alliance DOUYNET.
L’ouvrage est clôturé par une table des illustrations et par les index des principaux patronymes et des lieux.
127 pages
Publié sous la référence AM 480